Changement de décor, me voici arrivée au sud de la côte Ouest des Etats-Unis : San Francisco ( aussi appelé Frisco ).
J'y resterai pour une petite semaine avant de continuer mon périple américain.



Après une brève installation dans mon auberge de jeunesse, le HI San Francisco City Center Hostel, j’enchaîne en allant flâner dans Little Italy. Le quartier italien semble être le point névralgique des influences littéraires, économiques et culinaires de la ville. Premiers pas sur les pavés, premier musée : celui de la Beat Generation qui compta notamment Jack Kerouac, Allen Ginsberg, William Burroughs et tant d'autres précurseurs de la libération sexuelle et spirituelle des années 60.
"La Beat Generation fut à la poésie ce qu’Elvis fut à la musique et Marlon Brando au cinéma."



Dans les
oreilles
JD Mc Pherson – Signs & Signifiers – A Gentle Awakening
A faire absolument en parcourant les différents quartiers de la ville :
- faire un tour de Cable Car - ticket 2,25 $
- s'arrêter aux pieds des Painted Ladies ( demeures victoriennes de San Francisco, posées sur les pentes du quartier longeant Alamo Square Park )
- the Beat Museum - entrée - 8.00 $
- Chinatown
- le quartier de South of Market pour une partie shopping à Union Square
- faire quelques pas sur Broadway et les rues adjacentes en lisant les poèmes qui pavent les rues
- passer sur le Golden Bridge en direction de Muir Woods ( Redwoods ) National Park
San Francisco varie énormément en fonction de la rue où tu te trouves. La ruelle de mon auberge rassemblait ce que la ville peut compter en misère et naufrage humain, celle d'à côté était un doux quartier hipster. N'hésite pas à la parcourir de long en large, il y a toujours une surprise derrière la colline. Et si tes pieds ne te portent plus, le bus reste bon marché et facile d'accès ( remarque la forme creuses de sièges en plastique, tu comprendras leur utilité au premier dénivelé ).



Plaisir coupable : monter dans le Cable Car qui relie l'Est à l'Ouest de la ville.
Prévois quelques minutes de queue si tu n'as pas acheté ton ticket en avance et accroche toi bien !! Si tu n'as pas la chance de pouvoir être assis (ou comme moi une envie d'aventure) les places debout en bord de rame sont impressionnantes alors que nous frôlons les voitures à toute vitesse emportés par la descente.
Le sourire aux lèvres je me retrouve de l'autre côté de la ville, au bord de l'océan Pacifique avec une vue imprenable sur les quais.
Cachés au milieu des restaurants et de la foule en quête du dernier souvenir à ramener, le Pier 39 et ses lions de mer. Masses mouvantes allongées de tout leur long en profitant du soleil.
On les envierait presque.


En plus sur ma "to do" liste :
- le quartier hippie d'Haight-Ashbury ( au carrefour de ces deux rues ). Il reste des fresques et des boutiques mais l’essentiel du mouvement a disparu et laisse place aux voyageurs utopistes désabusés.
- le Golden Gate Park ( proche d'Ashbury )
- Pier 39 et ses lions de mer
- le Fisherman's Wharf ( si tu aimes la foule et les touristes )
- l'île d'Alcatraz
- le "Palace of Fine Arts", vestige de l'exposition universelle de 1915 - entrée gratuite
- la vue de la tour d'observation Coit Tower ( bon courage pour monter jusque-là )
- le Cartoon Museum ( j'ai eu la chance d'y voir l'exposition du studio Cartoon Saloon pour leur dernier film Song of the Sea ) - entrée 10 $


Si tu as du temps ( et de bons mollets ), loue un vélo à The Bike Hut, au niveau de South Beach et remonte la côte vers le nord en longeant les piers. La balade amène au pieds du Golden Bridge. Traverse le à toute allure pour arriver à Sausalito. De là tu pourras rejoindre Muir Woods ( Redwoods ), la forêt des Séquoia géants. La traversée se fait aussi en bus pour les moins casse-cou. Pour le retour rentre en Ferry 😉 tu pourras admirer la vue sur la baie et sur l'Alcatraz.
En couple, il est aussi possible de louer des tandems, qui coûtent en plus moins cher.
- aller simple en ferry : 12 $
- entrée à Muir woods : 10 $




A lire sur
la route
-
Le Vagabond solitaire - Jack Kerouac
-
Pictures of the Gone World - Lawrence Ferlinghetti
-
Un an dans la vie d'une forêt - David G. Haskell



Pour un voyage gustatif, va poser ton nom sur l'ardoise du Brenda's French Soul Food proche de l'Union Square. L'attente se fait sur le banc dehors après avoir noté ton nom au mur ( l'endroit est prisé ) mais le jeu en vaut la chandelle !!
Sinon la ville regorge de bon resto de toutes origines. Gloire à l'immigration et son bouillon de culture ! Bien que la ville fût construite sur un réseau criminel échangeant aussi bien denrées matérielles qu'humaines, elle a sût garder le meilleurs de chacune de ses communautés chinoises, italiennes, espagnoles, françaises et tant d'autres ; qui vivent maintenant côte à côte ( si ce n'est l'une au dessus de l'autre dans certains petits immeubles).
Pour les amateurs de houblon, passez chez Black Sand Brewery pour une dégustation bien fraîche !



Ayant quelques cartes à envoyer, je suis partie en quête d'une poste. Grand mal m'en prit !
Je suis tombée sur la seule du coin à avoir son adresse au sous-sol d'un bâtiment fédéral.
Autant vous dire que même à l'aéroport on vous regarde moins suspicieusement. C'est parti pour un dépouillage en règle : retirez vos chaussures, ceinture, passeport, sac, appareil, etc.
Je me faufile à la suite d'un salaryman et arrive au basement. Ambiance bunker ou hôpital à vous de voir. Et là au fond après trois virage à droite et deux à gauche : le Graal !!
Un postier accoudé à son bureau comme si tout était normal et qu'il ne se trouvait pas sous terre à vendre les timbres les mieux gardés du monde.


Dans les
oreilles
Gorillaz – Dirty Harry (Schtung Chinese New Year Remix)




Ayant encore une journée devant moi j'en ai profité pour suivre le Chinatown tour que proposait mon auberge. Notre guide est aussi haut en couleur que la ville ! Né aux abords de Chinatown ; tatoué des pieds à la tête, il embrassera les professions de prêtre catholique, de moine bouddhiste et occasionnellement de guide touristique. Aucun secret du quartier ne lui est inconnu. Ni les salons de dégustation de thé ( j'en reprendrai cinq minuscules tasses ), ni les temples bouddhiste ou taoïstes empilés à l'étage de gymnases d'art martiaux. Les devantures se côtoient sans plus d'étiquette, ici pas de place pour s'éparpiller.
Note : les biscuits chinois ( ceux avec le message à l'intérieur ) trouveraient leur origine dans les méandres de San Francisco. Du moins c'est ce qui se dit à Chinatown dans les ruelles cachées des pâtissiers. Cette origine reste controversée entre Los Angeles et San Francisco ^^
Après quelques prières et dégustations, je retourne vers la mer gorgée d'Histoire et d'anecdotes.
Savais-tu que le sol ici regorge de bateaux échoués pour aplanir la ville lors de la ruée vers l'or ? Que des souterrains relient les quartiers de contrebande en coupant à travers les collines. Ou encore que la ville fut détruite à 80% lors d'un incendie immense provoqué par un tremblement de terre ? (les églises construites en briques importées d’Angleterre furent les seules à résister au feu, un bon point pour l'Ancien continent ! )
J'apprendrais aussi que la ville, déjà à l'avant garde de beaucoup de courants de pensées ( mouvements hippies et beatniks ) est aussi une des premières villes à militer pour le féminisme et la libération sexuelle. On y trouvera du coup le premier bar dirigé uniquement par des femmes, les premières danseuses aux seins nus ( avant si l'on ne portait rien il ne fallait point bouger pour ne pas choquer les mœurs ), ainsi que les premiers mouvements Tomboy.


Dans les
oreilles
Charles Bradley & Menahan Street Band – How Long




J'ai trouvé la maison bleue sur la colline ^^
Bon courage, autant chercher une aiguille dans une botte de foin, ici la majorité des maisons sont bleues.